Activités physiques : comment modifier notre rapport à la douleur ?

Sensation valorisée dans les activités sportives ou redoutée dans les activités quotidiennes, quel est notre rapport à la douleur ? Les recherches récentes ont montrées que la douleur est un signal d’alarme à prendre en considération. Oui, mais comment ? Comment comprendre ce que la douleur nous dit ? Comment pouvons-nous améliorer notre capacité à prendre soin de nous-même ?

Activités sportives

Les courbatures sont encore considérées de nos jours comme la preuve d’un travail bien fait. C’est faux.
Selon l’un de mes formateurs, un muscle douloureux est un muscle qui saigne. Et l’on sait désormais que lorsque notre organisme est occupé à réparer un tissu endommagé, il est moins disponible pour traiter d’autres informations. Face à la douleur nous avons tendance à bloquer notre respiration. Les courbatures nous empêchent d’ajuster notre tonus musculaire avec précision et d’affiner notre coordination. Plutôt que d’améliorer notre fonctionnement, nous forçons sur la machine. Et si le corps finit par céder, si les douleurs finissent par disparaitre, tout le processus est à recommencer après un arrêt de l’activité. Ce qui signifie que ce que nous avons appris en forçant ne peut pas être intégré.
Chercher l’amélioration de nos performances sportives sans prêter réellement attention à la manière d’utiliser notre corps conduit souvent à des blessures. Les articulations trop sollicitées finissent par s’user, les muscles trop utilisés finissent par être douloureux même au repos, notre incapacité à fonctionner efficacement créé de la fatigue qui conduit aux entorses, claquages, élongations, etc…
La recherche de la douleur dans les activités sportives est donc contre-productive.

Activités quotidiennes

Notre réaction à la douleur est très diversifiée. Nous sommes inquiets parce que nous ignorons ce qui nous arrive. Nous nous auto-diagnosticons des blessures ou des maladies, parfois réelles, parfois non. Nous décidons d’ignorer la douleur parce que nous arrêter serait un luxe ou parce que nous ne voulons surtout rien savoir. La moindre douleur nous fait peur ! Nous entretenons la douleur pour attirer l’attention de notre entourage, ou pour justifier notre tendance au moindre effort. Nous partons consulter tous les meilleurs spécialistes alors que nous n’avons rien physiquement. Nous nous en tenons à un premier diagnostique qui nous dit que tout va bien alors que nous sentons que ce n’est pas le cas. Nous apprenons à faire avec, parce que la douleur nous rend plus fort(e). Nous cessons toutes activités de peur d’empirer la situation, ou bien nous refusons de nous écouter.
Dans tous les cas, cherchons-nous à affiner notre perception de la douleur pour mieux nous prendre en charge ? Pensons-nous que c’est possible ?

Prendre soin de soi, quelques astuces

Avec l’expérience j’arrive maintenant à ressentir si la douleur vécue m’invite à aller consulter, à me reposer, à me masser, ou à pendre un bain chaud. Je sais si c’est la conséquence d’une activité trop intense ou au contraire un manque de mouvement ou une mauvaise position. Je sens si elle est liée à un déblocage et donc une libération d’énergie, alors je laisse faire. En cas de douleur intense je ne suis plus guidée par la peur mais par ma capacité à écouter avec finesse et bienveillance ce que mon corps veut me dire, et j’agis en conséquence.
Depuis mon enfance la préservation de mon corps est mon fil rouge. Non pas dans le but de défier la mort, mais parce que notre corps est notre lieu de vie, notre bien le plus précieux.
Cette finesse de communication avec son corps est donnée à chacun. Elle peut être entravée par des croyances, un manque d’écoute ou une sur-valorisation de notre capacité à penser plutôt qu’à ressentir. Voici quelques astuces pour s’en sortir :

  • Vous avez mal ? Arrêtez-vous ! Prenez quelques grandes respirations et sondez-vous.
  • Trouvez le juste milieu entre ne pas vous écouter du tout ou vous arrêter à la moindre sensation désagréable.
  • Sentez que vous n’êtes pas la douleur.
  • Servez-vous de vos expériences pour ajuster votre capacité à vous ressentir.
  • Prenez des cours avec des profs qui accordent plus d’importance à la manière de faire qu’au résultat.

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