Michel Casanovas, danseur contemporain, parle de la Méthode Feldenkrais, un processus qui utilise le mouvement pour soulager des maux et des douleurs aussi bien que pour devenir plus conscient de soi-même. Article de Joshua Muyiwa paru dans BangaloreMirror le 15 octobre 2014
« Le mouvement est notre moyen de contact direct avec le monde, il nous aide à établir et négocier notre relation avec l’extérieur, mais il peut aussi aider à devenir conscient de soi-même, » dit Michel Casanovas, danseur contemporain et praticien de la Méthode Feldenkrais depuis plus de dix ans. La Méthode Feldenkrais est un processus d’apprentissage physique fondé par le physicien israélien Moshe Feldenkrais avec la publication de son premier livre, L’être et la maturité du comportement : une étude sur l’anxiété, le sexe, la gravitation et l’apprentissage en 1949. La méthode utilise le mouvement comme une ligne directrice pour aider un individu à devenir plus conscient de son propre corps. Feldenkrais est devenu un ami proche de Jigoro Kano, le fondateur du judo, et était ceinture noire deuxième dan lui-même. Alors qu’il travaillait sur un sous-marin britannique dans les années 1940, il a ré-aggravé une vieille blessure de genou qu’il s’était faite en jouant au football et a refusé l’opération, choisissant au lieu de cela de se rééduquer lui-même. Il a observé ces méthodes et a plus tard étudié le judo scientifiquement et a mêlé la connaissance qu’il a gagné par l’auto-rééducation pour créer sa propre méthode.
« Moshe Feldenkrais était convaincu qu’il était possible et fiable de demander à tout le monde de bouger leurs doigts ou d’exécuter une action physique plutôt que leur demander de déplacer ou même d’avoir accès à leurs émotions, » explique Casanovas. « Il croyait que travailler d’abord avec la réalité physique des individus démêlerait leurs propres conditions. Cela inciterait finalement des changements au niveau de leurs pensées grâce à la prise de conscience croissante que sa méthode assurait, » dit Casanovas.
Des positions quotidiennes comme être voûté devant son clavier ou encore assis durant un long trajet dans un trafic ralenti par des embouteillages en ville affectent non seulement nos corps par des douleurs spasmodiques mais aboutit aussi à des perturbations émotionnelles, qui pourraient plus tard aggraver les symptômes physiques. « Ces maux et douleurs que l’on ressent sont une invitation du corps à traiter et lâcher ces pressions. C’est une invitation à comprendre les possibilités et la limite du corps physique, » dit Casanovas.
« En désapprenant les pressions que nous mettons sur notre corps par des exercices de mouvement concrets, nous devenons plus conscients de nos actions. Donc, nous pourrions avoir besoin d’apprendre de nouvelles façons d’accomplir certaines actions sans douleur ou au moins dans notre propre niveau de confort. »
La Méthode Feldenkrais n’est pas comme d’autres techniques physiques parce qu’il s’agit de réaliser une position idéale. « Moshe croyait que nous avons un potentiel extraordinaire en nous, et que nous l’exprimons avec nos muscles, » dit Casanovas.
Selon ce praticien, la méthode de Moshe croit qu’un individu peut apprendre beaucoup sur lui-même en prêtant attention aux sensations des muscles et des articulations, de la gravité et de l’équilibre et en prenant conscience des façons dont il exécute des tâches quotidiennes. « Cette croyance permet aux élèves de trouver leur propre démarche, tandis que le praticien agit comme un guide en les aidant à trouver et défier leurs propres limites, » explique Casanovas.
« Donc, rien n’est imposé ou obligatoire pour l’élève, mais plutôt ils apprennent à prendre conscience, et cette prise de conscience est le commencent des auto-ajustements et des auto-corrections, » ajoute-t-il.
Pour Casanovas, la Méthode Feldenkrais donne aussi à un individu un moyen physique intéressant pour découvrir son potentiel, basé sur le mouvement. « Nous ne prenons pas souvent le temps de sentir. Nous sommes constamment instruits qu’il y a une bonne façon de faire et dans le processus nous pouvons nous blesser. Cette méthode est une façon de désapprendre, en faisant des choix plus détendus et en devenant plus conscient de nous-même. Au niveau physique il s’agit de réduire la douleur, d’augmenter la souplesse et augmenter son énergie, » dit-il.
Liliane a écrit
Très intéressant
merci pour ces différents articles, ils nous aident a garder notre motivation. du moins pour moi.
Un gros merci