Je cours, nous courons, ils courent.
Je cours après le temps, l’argent, le bonheur, la santé, l’amour, l’aventure, le confort, les sensations fortes, la reconnaissance, l’envie de me sentir en vie.
Nous courons après le bus, le taxi, le métro, le train manqué, l’avion presque raté, l’homme ou la femme qui vient de passer.
Ils courent de la maison au travail, d’un rdv à l’autre, d’un projet aux suivants, d’une idée à celles d’après, d’une envie à toutes les autres.
Pour être plus performant ? Plus heureux ? Mieux dans sa peau ?
Que sommes-nous réellement capables de voir lorsque nous courons ? Ne manquons-nous pas un nombre peut-être incalculable d’opportunités ?
Sommes-nous en mesure de sentir précisément ce qui se passe en nous ? Ou fonçons-nous tête baissée pour ne rien ressentir ? Et si des douleurs se manifestent, trouvons-nous un remède miracle instantané ?
Qu’en est-il de notre instinct de préservation de soi ?
Depuis toujours la préservation de mon corps a été une priorité. Non pas pour être la plus jolie ou vivre le plus longtemps possible (quoique, je serai heureuse de vivre vieille et peut-être sage ?), mais pour vivre pleinement ma vie sans tomber dans la fatalité environnante et à laquelle je n’ai jamais cru : « c’est pas beau de vieillir… ». Au contraire ! Je suis tellement admirative des personnes âgées qui ont un regard d’enfant pétillant, une envie profonde de transmettre leur connaissance, une joie d’être tout simplement.
Alors j’ai observé pour comprendre ce qui faisait la différence.
De la même manière qu’un trajet se déroulera probablement beaucoup mieux si nous pensons à entretenir notre voiture, la vie sera à priori plus confortable, légère et harmonieuse si nous prenons soin de notre corps – considéré comme notre véhicule dans certaines traditions.
Quelle relation avons-nous avec notre corps ?
Attentive à tous ces messages, j’agis en fonction de ce que mon corps me dit. Une envie de poisson ? C’est parti ! Un besoin de me ruer sur une bouteille de lait alors que je n’en bois jamais parce que je n’aime pas ça ? Soit ! Prendre le temps de m’allonger pour écouter une douleur, l’accueillir, la bercer ? Oui ! Et la douleur disparait en 10 min… Une sensation que quelque chose ne va pas ? Je m’active pour trouver le professionnel qui saura m’accompagner. C’est urgent, et c’est sérieux. Le corps sait.
Pour appuyer cette notion voici quelques unes de mes expériences marquantes :
– des saignements anormaux en-dehors des périodes de règle m’ont poussés à aller consulter un certain nombre de spécialistes, qui m’ont tous envoyé plus ou moins gentiment balader durant cinq années. Durant ce temps les douleurs sont apparues, jusqu’à devenir continues. Alors j’ai été prise très au sérieux : opération dans la semaine suivant les résultats. Je le savais, je le sentais, et probablement cette opération aurait pu être évitée. Elle m’a en tout cas conduite à me poser un certain nombre de questions sur la santé.
– une chute en courant après un bus alors que je me rendais à un travail qui ne me plaisait pas, une impossibilité de marcher pendant plusieurs semaines : le message est simple, très clair, mais la solution pas forcément facile à mettre en place. Il faut parfois du courage pour prendre soin de soi.
– une sensation que mon système immunitaire est très faible : cette fois-ci je trouve un professionnel qui agit en prévention, et j’évite une maladie grave. LE CORPS SAIT.
Comment prendre soin de soi ?
En se reconnectant à son ressenti.
Ce qui implique de ralentir pour mieux sentir, faire moins d’effort pour être plus efficace, et rester en dessous de ses limites pour être plus performant. Donc tout le contraire de ce qui est généralement demandé…
La pratique de la méthode Feldenkrais m’a permis de gagner en finesse de perception de mes sensations, de mieux savoir les prendre en compte et d’agir avec plus de précision. Durant ce cheminement j’ai accepté d’abandonner des schémas de fonctionnement qui avaient pour moi une grande valeur : persister malgré la fatigue, aller jusqu’au bout même si je pressentais que j’allais droit dans le mur, faire quelque chose parfaitement ou pas du tout…
Que d’énergie libérée en ne forçant plus sur la machine ! Que de fluidité pour passer d’une activité à une autre ! Que de plaisir à agir en me faisant plus confiance !
Je constate une relation que je ne saurai expliquer entre ma capacité à me ressentir et celle de faire confiance en mon intuition. Intuition qui m’aide à retrouver un rythme plus naturel, plus organique et plus respectueux de ma santé. A suivre …
Article (clic) écrit pour Prévention Santé
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